lundi 10 décembre 2012

Le bénévolat et la pauvreté

Dans La Voix du Nord du 7 décembre 2012, un article du courrier des lecteurs a attiré particulièrement mon attention, il s’intitulait « Bénévolat ». L’auteur de cet article pointe du doigt un état de fait récurent. Chaque année, à l’approche des grands froids, les médias mettent en avant l’activité des bénévoles, la banque alimentaire, les restos du cœur, le secours catholique etc. (Pardon pour les oublis).
 « Mais n’y a-t-il pas quelque chose de cynique et d’anormal à ce que la classe politique et économique dirigeant ce pays s’appuie sur le bénévolat des bonnes âmes de notre société ?» poursuivait-il.

 La Conférence nationale de lutte contre la pauvreté va commencer et va-t-elle changer quelque chose ? 
Les chiffres, dit-on, parlent d'eux-mêmes. Celui des 9 millions de pauvres est le pire depuis la crise pétrolière des années 74. Triste record pour la France qui est pourtant un pays riche et qui le cumule logiquement avec celui du chômage en explosion. Un enfant sur 5 est pauvre. 

  Comment en est-on arrivé là ?
Sans doute parce que personne n'a estimé qu'il s'agissait là d'un enjeu important. Certains ont pensé que le « progrès économique », comme on disait alors, ferait disparaître tout seul les îlots de pauvreté résiduelle: la croissance importait plus que tout. Quant aux libéraux, la lente réduction des taux de pauvreté les a convaincus que « quand on veut vraiment s'en sortir, on le peut », et la compassion à l'égard des pauvres a cédé peu à peu la place à la suspicion, voire à l'accusation, tandis qu'était remise au goût du jour la vieille maxime de Guizot: « Enrichissez-vous par le travail et l'épargne. » 

Au fond, notre société a pris son parti de la pauvreté même si l’opinion –qui a bon cœur- s’émeut de l’insuffisance des hébergements d'urgence ou de la faim qui menace les personnes dépourvues de tout. Mais cette image - spectaculaire - est en réalité l'arbre qui cache la forêt. 

 Ce n'est pas seulement de nourriture que manque la quasi-totalité des 9 millions de personnes en situation de pauvreté monétaire, mais de confiance en l'avenir, de formation, de stabilité, d'emploi, de liens sociaux… Si le logement est un problème pour beaucoup, c'est bien plus souvent parce qu'il est surpeuplé, dégradé ou loin de tout, que parce qu'il n'existe pas. 
Les pauvres ont été longtemps utiles à la société, parce qu'ils travaillaient pour pas cher: la question sociale était aussi une question économique. Ce n'est plus le cas aujourd'hui: les pauvres sont ceux qui sont exclus de l'emploi convenable, voire de l'emploi tout court. Ils ne sont plus « utiles au monde ». 

La société s'achète une bonne conscience en leur versant plus ou moins chichement quelques aides sociales, et plus personne n'en parle ou presque. Mais la question sociale est en train de faire retour sur la scène économique, parce que notre société vieillit. Et qu'elle a besoin de plus de travailleurs et de travailleurs mieux formés pour financer les charges sociales que ce vieillissement engendre inévitablement. Les pauvres sont la réserve de « force de travail » dans laquelle nous pouvons puiser. A condition, bien entendu, qu'ils retrouvent l'employabilité qu'on leur conteste. La société tout entière a de nouveau besoin des pauvres, et il lui faut investir dans cette « réserve » d'intelligence et d'énergie qu'elle a laissée en friche. Par solidarité? Bien sûr: il importe de reconnaître la dignité des personnes en difficulté, de leur faire une place, et une place convenable, dans le jeu social. Mais pas seulement par solidarité. La société tout entière a besoin que tout le monde retrousse ses manches pour faire face aux défis de l'avenir. 

De quelle manière ? 
Pour réduire significativement la pauvreté, les experts et responsables associatifs préconisent d’administrer à la France un « choc de solidarité », à l’image du crédit d’impôt de 20 milliards d’euros voté dernièrement pour renforcer la compétitivité des entreprises. Chaque nouveau réglage des outils de lutte contre l’exclusion, tout aussi nécessaire et urgent qu’il soit, entraîne son lot de dépenses, et autant de casse-têtes à l’État pour trouver les financements. 
 Les solutions pour endiguer ce tsunami social existent et les associations font d'ailleurs assaut de propositions en prévision de la grande conférence nationale de lutte contre la pauvreté. Faire en sorte que tout bénéficiaire potentiel du Revenu de solidarité active touche effectivement l’aide à laquelle il a le droit ? Revaloriser le montant de ce même RSA sans oublier qu’actuellement la moitié de ceux qui y ont droit ne le demande même pas tellement c’est complexe et chicanier… 
Rendre accessible la couverture maladie universelle complémentaire (CMUc) à tous les pauvres ? 
 Créer des places en crèche -dont une partie réservée aux enfants modestes, des places supplémentaires en hébergement d’urgence dès 2013, revoir le fichier des endettés, et surtout nécessité de fournir des toits pour les sans abris et les mal logés. Vœu pieux depuis des années. 
Le logement, en particulier le logement d'urgence, reste le scandale français. 

L'urgence hivernale s'imposant, la ministre de l'écologie sort du bois. À chacun son bâton. À Montebourg la nationalisation, à elle la réquisition. Et voilà Duflot en croisade contre les cathos, accusés de garder des bâtiments vides. Entassera-t-elle les pauvres d'office à l'église ? Caricature sans doute car, pour être juste, la ministre pointe aussi les banques, assurances et autres organismes. Pas sûr que la menace de réquisition allège la pression, mais elle donne au débat politique une autre tournure. 

La lutte contre la pauvreté n'est plus seulement affaire d'aumônes, de gestes charitables, individuels ou collectifs, si précieux soient-ils à l'occasion. Elle relève désormais d'une politique publique réellement opérationnelle. À chaque ministère, sa feuille de route pauvreté, pour tenter d'enrayer la gangrène. Un pacte de solidarité, à côté du pacte de compétitivité. 

 Même à l’échelle de notre commune, des économies sont possibles et, SVP, arrêtons ces dépenses somptuaires pour que les populations à venir puissent lire le nom des décideurs sur les murs de la ville. 

Nous sommes tous concernés.

samedi 1 décembre 2012

La politique et l’exclusion

Quelle pagaille ! Jusqu’à présent, ce qui nous faisait rire ce sont les monumentales erreurs des socialistes et il y en a eu plus d’une !!! Maintenant nous avons atteint l’échelon supérieur, c’est l’UMP avec ses deux chefs de bandes. Pendant ce temps-là, il y a les Français qui rient jaune en se répétant « la politique, c’est pourri » et « Ce sont des gaillards comme ça qui doivent nous sortir de la crise ! » Le problème est que l’on doit trouver rapidement un bon gestionnaire, un bon comptable des deniers publics et ça c’est une autre histoire ! Au niveau de la région, ce n’est pas mieux. Un programme chargé est prévu pour la fin de l’année comme si tout le monde avait le cœur et les moyens d’y participer. La misère est partout présente et les enfants en font les frais en premier. Les adultes ont leur grand stade ou leur Louvre-Lens ou leur marché de Noël.
Le grand stade : A peine inauguré, le grand stade nous fait dépenser de l’argent : 150 000 euros ! Rien que pour la pelouse qui ne tient pas à cause, parait-il, d’un manque de lumière. Après seulement 10 matchs… et ça continuera ainsi. De qui se moque-t-on sachant que ce sont nos impôts locaux qui paient cette gabegie ?
Le Louvre-Lens : Un bâtiment de 28 000 m2 a été construit sur 20 hectares. Tout ceci financé par : l’Europe : 30 000 000 euros (20%), l’État : 5 750 000 euros (4%), la Région : 88 250 000 euros (59%), le Département : 9 500 000 euros (6%), les Agglomérations et villes 9 500 000 euros (6%), le Mécénat : 7 000 000 euros (5%). Total : 150 000 000 euros. Le Budget de fonctionnement est estimé à 15 millions d’euros. Et qui finance tout ça ? Nos impôts ! Impôts locaux, impôts à l’état etc.
Au niveau de la commune d’Hazebrouck, c’est pareil avec la mise en place d’un programme de construction : Pôle musique, nouveau cinéma et ce n’est pas fini ! Pour terminer, un programme festif est prévu pour les fêtes de fin d’année avec marché de Noël, patinoire, feu d’artifice etc. Pendant ce temps-là, la crise économique perdure et les conséquences sont dramatiques pour les plus faibles. Plus de 8,6 millions de Français vivent en-dessous du seuil de pauvreté c’est-à-dire : travailleurs pauvres, jeunes au chômage, retraités, parents isolés avec enfants. Pendant ce temps-là, Emmaüs et les restos du cœur, le secours catholique et toutes les autres associations caritatives font le plein. Pendant ce temps-là aussi, bien des gens n’ont plus les moyens de se faire soigner parce que les médicaments sont déremboursés de plus en plus, certains spécialistes sont hors d’atteinte parce que leurs honoraires sont en secteur 2, idem pour les lunettes et les soins du dentiste. Alors, bonnes fêtes de Noël !