jeudi 28 février 2013

On reparle d’Hazebrouck, en bien cette fois !



Ce matin, dans La Voix du Nord, un article intitulé « On en parlera » a attiré mon attention et j’en parle tout de suite !

 Nous découvrons une brillante idée de l’un de nos décideurs hazebrouckois. C’est quand même assez rare pour en parler.

Je vous soumets l’idée : comment pouvoir utiliser une voiture sans la payer tout en faisant payer les autres pour la voir passer et en devenant écolo !

En fait, cela serait un kangoo électrique toute décorée de pub des pieds à la tête pour les commerçants et artisans qui voudraient bien  au minimum mettre 1 000 euro pour la plus petite pub.
Exemple :


N’est-il pas vrai qu’Hazebrouck sera active et attractive ?

Il fallait le faire et…il est en train de voir si certains sont intéressés. « Il », vous n’allez pas trouver, ce n’est pas notre grand argentier, ce n’est pas notre adjoint vert qui ne semble pas avoir beaucoup d’idée sur Hazebrouck mais c’est celui qui apporte sa petite touche personnelle lors des conseils municipaux, celui qui s’occupe des rues et des trottoirs etc. enfin, un homme qui a du tempérament et après la lecture de l’article vous le surnommerez « l’homme orchestre ».
Les détails dans le journal. Après tout, je vais aussi essayer de gagner de l’argent en faisant de la pub pour le canard en question.
Bien sûr, cela ne résoudra pas le problème de la circulation et du stationnement à Hazebrouck ainsi que celui de la pub que l’on trouve à tous les coins de rue mais c’est un début.
Évidemment, il y en a qui vont devoir « cracher au bassinet » comme d’habitude. Ce sont les artisans et commerçants d’Hazebrouck qui se sont vus déjà passer sous le nez des marchés confiés aux multinationales (Suez, Véolia…) mais qui vont pouvoir, pour un minimum de 1 000 euro, se faire de la pub sur ledit véhicule électrique.
Après tout, ce qui compte, c’est le paraître, pour le reste, on ne veut pas le savoir.
Voilà un décideur bien placé pour les futures élections municipales de 2014.

samedi 9 février 2013

Cumul des mandats et cumul des promesses non tenues

Pendant que l’on parle du mariage pour tous, notre Président « normal » a décidé que ses copains devaient garder leur poste  le plus longtemps possible de peur de ne pas être réélus et, pour tous ceux qui attendaient après la place, quelle déception !!! (J’en connais !!!)



Et pourtant, Le cumul des mandats est certainement l’une des pratiques les plus anciennes et l’une des plus néfastes puisqu’elle verrouille l’accès à des postes de décideurs dans les mains de quelques-uns.



Comment voulez-vous après ça parler de démocratie ? Ce serait plutôt une oligarchie !



Notre « démocratie » parlementaire présente  vraiment une faiblesse importante puisque les députés et sénateurs votent les lois, y compris celles qui s’appliquent à eux-mêmes et ne peuvent s’empêcher de préserver leurs intérêts. C’est humain après tout. Charité bien ordonnée commence par soi-même ! Dans le domaine public, ça s’appelle « être juge et partie », « conflit d’intérêt » enfin aux yeux de certains seulement…



Ça me rappelle qu’à Hazebrouck, en 2008, nos édiles ont pris, dès leur prise de pouvoir, une première décision en conseil municipal, celle de s’augmenter et pas qu’un peu ! Avez-vous entendu une opposition quelconque à ce projet à l’époque ?



Ça s’appelle toujours « être juge et partie ».



Une autre cause au cumul serait  la nécessité d’avoir un poste « parachute » en cas de non réélection.

Pourtant, une telle mesure existe déjà pour les parlementaires qui, si je ne me trompe, touchent 100% de leur indemnité pendant 2 ans en cas de non réélection, puis 50% pendant 4 ans.
La « sagesse du législateur » a donc considéré que la fonction de député est comparable à un CDD tellement risqué qu’après 6 ans de travail, on a droit à 2 de plus payé comme si on travaillait et 4 encore à moitié… Bref, tout ce qui est demandé à des chômeurs ordinaires. 


Je note par ailleurs qu’autant le « mariage pour tous » (qui ne concerne pas du tout M. le Président) est une promesse à tenir d’extrême urgence en tâchant d’éliminer tout débat, alors que le cumul des mandats, lui, pourrait attendre 2017, histoire de ne pas trop pénaliser les copains…



En conclusion, la défense du cumul des mandats peut donc s’analyser à 50% pour des raisons pécuniaires directes (cumul des indemnités et avantages divers)  et pour 50% pour la possibilité de corruption par verrouillage des pouvoirs concurrentiels.



De même qu’une police unique serait plus facile à corrompre, de même un potentat communal, au conseil général, au département, et national. Bien sûr, c’est impossible, ce n’est qu’un cas de figure !



Mais dans l’immédiat, et pour une fois ce ne serait pas une réforme coûteuse, il faudrait  que chaque élu ne reçoive d’indemnité que pour une fonction élective ou administrative et une seule. A lui de la choisir, bien sûr…



Puisqu’il faut faire des économies, faisons-en tout de suite !



On est vraiment  pris pour des pigeons !!!


jeudi 7 février 2013

« Tomber des nues et Mariage à l’assemblée »


Dans La Voix du Nord d’aujourd’hui, un lecteur qualifie de « stérile » les longues nuits passées à l’Assemblée nationale concernant l’adoption de la loi sur le mariage pour tous !

Et c’est vrai, comment peut-on passer autant de temps sur ce sujet alors qu’il y a tant de problèmes dramatiques à résoudre ?

Rien qu’à Hazebrouck par exemple ces jours-ci :

Notre premier magistrat tombait des nues hier en apprenant la création de l’association des « Mal logés de l’Houtland »*très en colère  et le désir de ses membres de le rencontrer. En plus, ils ont eu l’audace de rappeler l’immolation de Tassadit Menni que les journaux ont vite oubliée.

C’est vrai que, par expérience personnelle, si vous pensez recevoir  une réponse à une lettre adressée  à notre premier magistrat, vous ne l’obtenez pratiquement jamais !

A croire que nous avons un maire uniquement pour la gentry (les notables  hazebrouckois ou ceux qui pensent en faire partie, vous savez ceux qui assistent aux inaugurations de toutes sortes).

La dernière dont les journaux nous ont rabattu les oreilles était  le nouvel éclairage réalisé par une multinationale. (11 millions d’euros pour l’instant selon notre Grand Argentier)

Alors, bien sûr, les problèmes de logement des plus démunis, les problèmes de circulation, de ramassage de poubelles, d’inondation etc. c’est d’un commun !

 Et puis, argument suprême et imparable : ça coûte cher et il faut faire des économies.

*Pour une fois, c’était un article de l’Indicateur des Flandres

mardi 5 février 2013

Un nouvel éclairage public a été inauguré à Hazebrouck ce 31 janvier en grande pompe



Une centaine de personnes (ce qui fait peu si l’on compte déjà les membres du conseil municipal et les personnes de la Cofely Ineo) était venue à l’inauguration de ce nouvel éclairage et a pu admirer, parait-il, l’église saint- Eloi élégamment mise en valeur. C’est grâce au partenariat public-privé signé avec Cofely Ineo du groupe GDF Suez.

« Des armoires électriques vétustes, des candélabres vétustes, des lanternes obsolètes » tel était le constat dressé en 2009. », pouvait-on lire dans La Voix du Nord.

Le montage du partenariat pour la rénovation et la maintenance pendant 15 ans semblent intéressants pour le conseil municipal (élus et opposition réunis) et pourtant cela va coûter 11 millions à la ville. Au départ ? Des loyers par la suite ? On ne sait.

Le but étant de diminuer de 40% la consommation d’énergie de la ville. Cette politique s’intégrant dans une démarche de développement durable.

Les premiers retours que j’ai reçus, c’est que l’éclairage n’est pas fameux et pourtant, il y a à Hazebrouck des endroits où il vaut mieux ne pas se promener le soir, surtout si on est une femme ! On va me rétorquer que ce sont des ampoules à leds et qu’on ne peut pas tout avoir !
Mais je vous répondrais qu’il y a led et led, c’est bien sûr une question de prix !

Cependant, ce  qui m’inquiète le plus, c’est cette histoire de PPP.

D’abord, de quoi s’agit-il ?

Même si le sujet n'est pas aussi médiatique que la crise de l'Euro, la décennie qui vient s'annonce placée sous le signe des "partenariats public-privé", qui se déclinent sous le doux acronyme de PPP aussi bien en Français qu'en Anglais, ce qui est bien agréable pour les traducteurs. Et des deux côtés de l'Atlantique, politiciens et économistes "mainstream" ne jurent que par ce "nouvel" outil de management de l'investissement dédié à l'intérêt général. Trains, éoliennes, aéroports, immobilier public... Rien n'échappe plus, désormais, aux PPP.
Une  très intéressante émission « Pièces à conviction » du mercredi  17 octobre 2012  sur France 3  avait abordé ce phénomène de mode avec les grands travaux publics pour en révéler la face cachée et elle était intitulée « Grands stades, hôpitaux, bâtiments publics : la vraie facture». Je vous en livre le résumé :
Pourtant, il n’y a plus d’argent dans les caisses de l’État ni dans celles des collectivités locales. Alors comment finance-t-on ces grandes infrastructures publiques ?
Il existe depuis 2004 une solution miracle : les PPP, pour « partenariat public-privé ». L’État et certaines collectivités locales confient le financement, la construction, et l’exploitation de leurs équipements à une entreprise privée. La formule est séduisante : il n’y a rien à payer avant l’inauguration. Et l’addition est indolore à court terme car les loyers sont étalés sur 30 ou 40 ans. Depuis 2004, 961 partenariats public-privé ont été signés en France pour un montant de 41 milliards d’euros.
L’enquête de Pièces à conviction nous révélait la face cachée de ces contrats entre les acteurs publics et les géants du BTP : clauses dissimulées, imprévus à la charge des collectivités, et coût final qui, parfois, explose. Si cette formule est une excellente affaire pour les entreprises privées, elle peut vite devenir un piège pour les finances publiques et donc pour le contribuable ».
Déjà, cela permet d'aller plus vite. Ou encore de monter des projets complexes, surtout pour des collectivités qui n'ont pas forcément l'expertise technique pour le faire. Mais le véritable atout de ces PPP, c'est qu'ils permettent de « planquer » de la dette sous le tapis : car un loyer n'apparaît pas sur la ligne « endettement » d'un bilan. Pratique pour un élu qui s'est engagé à ne pas endetter sa commune, ou pour l'État qui doit réduire le poids de son endettement.




Le journal « Le Parisien » en date du 9 janvier 2012 nous en donne la définition la plus claire :
       Inventé au Royaume-Uni au début des années 1990, le partenariat public-privé (PPP) n'a fait son apparition en France qu'en 2002, quand le gouvernement a confié au secteur privé la construction de prisons ou de gendarmeries. Le recours au privé pour financer des projets d'intérêt public a toujours existé, comme les concessions qui attribuent la gestion d'équipements pendant une certaine durée, ou les baux emphytéotiques (bail immobilier de très longue durée, le plus souvent 99 ans).
La particularité du PPP, dont le nom officiel est « contrat de partenariat », réside dans le fait que le privé finance lui-même le projet, le construit et l'entretien en échange d'un loyer. Par ailleurs, il est conçu en partenariat avec le donneur d'ordres public, alors que dans d'autres types de contrats, comme la concession ou la délégation de service public, l'État ou la collectivité impose son cahier des charges.
Certains me diront que je devrais au contraire me réjouir de l'extension des PPP, puisque grâce à cet outil, l'état (ou les collectivités locales), au lieu d'assumer seuls les risques inhérents à certains investissements publics, créant de facto de nouveaux monstres nationalisés, favorise l'émergence d'entreprises à la gestion privée pour remplir des « missions » autrefois dévolues au vieux service public vermoulu et notoirement peu efficient et donc applaudir des deux mains notre génial gestionnaire hazebrouckois en ce qui nous concerne !!!

N’étant qu’une citoyenne lambda, j’ai préféré me référer à des spécialistes tous azimuts sur le sujet et ce n’est pas triste !!!

« Malgré la crise qui plombe les finances publiques depuis 2008, la France est la championne des grands travaux. Des équipements spectaculaires fleurissent dans tout le pays : grands stades dernier cri, chantiers de rénovation de dizaines d’universités, nouvelles prisons et hôpitaux.



Le Grand Stade de Lille, le 6 août 2012.
Le mode de financement du Grand stade, où Lille joue son premier match, n’est pas sans risque pour les collectivités locales.
Pour certains, le PPP, est le moteur du mal-investissement

Le PPP rend possible, grâce au racket opéré sur le contribuable, des investissements qui n'auraient pas vu le jour sans la subvention. Si ces investissements ne couvrent pas leurs coûts par les flux purement volontaires et privés qu'ils génèrent, c'est que la valeur qu'ils créent est insuffisante.

Le PPP créée une incitation, pour les entreprises privées, à privilégier des investissements PPP au lieu d'investissements purement privés. En effet, grâce à la subvention, si le partenaire privé se débrouille bien, il peut espérer, avec un investissement de 3,8 milliards, une génération de flux financiers qui auraient nécessité 4 ou 4,5 Mds d'investissement dans un projet non subventionné. Pourtant, le projet à 4 ou 4,5 Mds purement privé aurait au final eu une rentabilité incomparablement supérieure à celle du projet à 7,8 milliards tous coûts confondus.
Le PPP permet donc de donner tant au privé qu'à l'état l'illusion qu'ils réduisent leur facture en se faisant subventionner par leur partenaire. Il est donc un terrible instrument de génération de mal investissement.

Le contribuable perd non seulement le capital investi par l'état dans le PPP, et l'économie perd en plus la part privée de l'investissement qui aurait pu être investie dans des projets à l'intérêt économique, et donc sociétal, incomparablement supérieur.

*Rappelons qu'une activité économiquement rentable sans aide de l'état est une activité qui créée plus de valeur pour des clients qu'elle ne consomme de ressources pour des producteurs, elle est donc par nature incroyablement bénéfique d'un point de vue sociétal.
Contrairement à une activité non rentable qui est destructrice nette de valeur. Donc 1000 entreprises peu spectaculaires mais rentables ont une valeur économique très supérieure à un TGV ou un aéroport subventionnés, quoiqu'en disent les professionnels de l'aménagement bureaucratique du territoire.

Naturellement, les 5 ou 10 PME (ou moins) qui auraient vu le jour grâce au non prélèvement de quelques millions  destinés au financement d’un éclairage public communal, ou que sais-je encore sont moins spectaculaires que l'équipement public dont on parlera longtemps dans les journaux.
Mais il n'en reste pas moins que même si la presse bruisse des "fantastiques opportunités économiques" créées par la nouvelle infrastructure, celles ci seront toujours par nature inférieures économiquement à celles qui seraient nées de décisions purement privées.
C’est vrai que l’on n’est pas forcé à Hazebrouck de vouloir le développement des entreprises ! On peut préférer les spectacles.

Naturellement, tous les partenariats publics privés ne se valent pas dans l'aberration. Certains sont simplement mauvais, d'autres carrément catastrophiques.
Ceux qui induisent uniquement une subvention à l'investissement, mais qui au delà du versement initial, ne coûteront que les intérêts du remboursement de la dette ainsi souscrite au contribuable, sont les moins nocifs, quoique cumulés, l'encours de dette qu'ils auront généré n'en sera pas moins considérable.
Mais la plupart induisent, outre une prime initiale, une subvention plus ou moins déguisée au fonctionnement. Et là, le danger de disruption économique devient majeur, en ces temps d'incertitudes sur le financement de la dette publique.


Dans un article datant du 4 décembre 2012, le journal Marianne dénonce « le coût hallucinant des PPP » c’est-à-dire des Partenariats « Public-Privé ». Il y est précisé : « Les contrats en PPP (partenariat public-privé), signés à tour de bras par l’ancienne majorité présidentielle enthousiaste à l’idée de déléguer le financement, l’exploitation et la maintenance d’un équipement public à un opérateur privé, affolent les calculettes ».
Plus loin, dans le même article, il est écrit : « Mais voilà que la gauche est tentée de revoir cette copie ».  Et il est cité une déclaration de François Hollande à la revue l’Architecture d’aujourd’hui, en avril dernier : "Le PPP était à l’origine réservé à des procédures d’urgence. C’est devenu un outil qui favorise la vie à crédit et le surendettement. A ce titre, c’est déjà un système qui a dérapé.”

Contrairement à ce qu’on tente de nous faire croire, les partenariats public-privé (PPP) ne sont pas une panacée, un médicament miracle qui permettrait de solutionner tous les problèmes, partout et toujours. Plus particulièrement dans le cas des municipalités, les PPP n’offrent pas de solution magique au réel problème de financement de leurs infrastructures.
C’était  le Canard Enchaîné du 11 janvier 2012 qui avait soulevé ce sujet dans un papier intitulé « Tronche de dette », qui mériterait une enquête plus approfondie. Le souci de limiter l’endettement de l’Etat a multiplié ses partenariats, qui ne vont sans doute pas dans le sens de l’intérêt général. 

Le Parisien, en date du 9 janvier 2012 précise que ces contrats représentent « une bombe à retardement », qui coûtera « 60 milliards d’ici à 2020 »


Jérôme  Cahuzac, actuel ministre du budget et PS, affirme  que « Prison, hôpital, voirie, stade... Quand c'est construit par le privé, cela revient plus cher au contribuable, « sur le long terme » , dans une déclaration à l'hebdomadaire Acteurs Publics.

Vrai. La formule présente quelques avantages non négligeables.

Effet anesthésiant
Le premier danger, c'est de se laisser aller à la dépense car il n'y a pas de choc de l'investissement. « La collectivité ne supporte pas directement sur son budget les dépenses d'investissement, et n'a pas à contracter elle-même les emprunts nécessaires », explique le président de la Chambre régionale des comptes des Pays-de-Loire, Louis Vallernaud. Attention à "l'effet anesthésiant" du PPP, qui peut du coup pousser un peu plus à la dépense, car sur 20 ou 30 ans c'est relativement indolore.
Mais l'inconvénient principal d'un PPP, c'est qu'au final, il revient plus cher. Beaucoup plus cher.
Alors, comme le dit le ministre du Budget Jérôme Cahuzac, après avoir eu le vent en poupe, ces partenariats public-privé pourraient bien avoir «le vent dans le nez."

La Cour des comptes est en train de finaliser un rapport sur ces PPP : un rapport qui s'annonce au vitriol. 

A vous donc de vous forger votre propre opinion et ne pas vous contenter de tout prendre pour argent comptant.