Vous ne connaissez
peut-être pas Les plaideurs de Racine ou vous avez oublié mais vous connaissez
tous la revue de l’Orphéon, revue bien de chez nous et qui a attiré près de
10 000 visiteurs cette année !
Petit rappel concernant
Les Plaideurs : le thème de la pièce est celui d’un couple de jeunes amoureux
contrariés, par quoi ? Je vous le donne en mille, par la lubie de leurs
parents respectifs : Dandin et Chicaneau : le goût exagéré du recours
à la justice, à la folie procédurière ! Ils auraient pu naître à Hazebrouck !!!
On y parle aussi de
querelles avec la comtesse de Pimbesche, d’huissiers, en un mot, une satire spirituelle
des procédés juridiques.
Hazebrouck s’est de tout
temps distinguée du point de vue de la justice. D’abord parce qu’il existe un
magnifique palais de justice, 8 rue André Biebuyck.
Photo La Voix du Nord
Le 31 décembre 2010, le tribunal de grande instance (TGI) d'Hazebrouck a
fermé ses portes et les dossiers sont désormais traités à Dunkerque.
Puis, il y a eu cette histoire du juge Ceccaldi, de Marseille, muté à Hazebrouck,
et ce titre du Canard enchaîné : « Un juge se fait hazebroucker. » — (Thierry
Maricourt, Didier Daeninckx, Daeninckx par Daeninckx, 2011)
« hazebroucker », un nouveau verbe qui signifie muter quelqu’un pour s’en
débarrasser ou pour raison disciplinaire (à Hazebrouck ou ailleurs).
Il n’y a pas si
longtemps, une nouvelle rubrique de DailyNord : « Dis papa… ça veut dire
quoi se faire hazebroucker ? »
C’était donc un
bon début qui a pris de l’ampleur avec l’arrivée de la nouvelle équipe
municipale en 2014 dont 2 de ses élus, amateurs de chicanes et de procédures,
ont intenté des procès contre la ville avant même leur élection !
Pour les
Hazebrouckois, c’est assez inattendu et l’affaire a éclaté au grand jour lors
d’un conseil municipal resté célèbre dans les annales de la ville !
Photo La Voix du Nord
Vous serez d’accord avec moi pour dire que nous étions prédisposés à la
chicane et c’est ce qui est arrivé ces derniers temps.
Nous avons appris que Mardi 10 mars, les membres de l’association Showkorps
Évolution fondée en 2011, ne pouvant pratiquement plus s’entraîner depuis que
la mairie lui a interdit l’accès aux salles municipales, se sont invités en
mairie d’Hazebrouck accompagnés d’une dizaine de parents pour interpeller la
municipalité. « Cela faisait depuis plus de six mois que nous demandions un
rendez-vous avec le maire. Personne n’a voulu nous recevoir. » L’association
s’est vue délogée quelques minutes plus tard par les forces de l’ordre, prévenues immédiatement : « Nous venions
juste discuter, il y avait des enfants avec nous qui ont été choqués par les
policiers. Pour nous virer comme ça, c’est une preuve qu’ils ne veulent pas
entendre parler de nous. »
Le samedi 5 avril, Ali Brahimi, conseiller municipal de l’opposition, nous
informait sur sa page Facebook, qu’à la dernière assemblée générale de la
maison du quartier des Tissages «le ca2J
» un huissier envoyé par la mairie est venu constater qu’une réunion citoyenne
s’organisait, dans le but de dénoncer la convention qui lie la mairie avec le
ca2J.
Enfin, dans La Voix du Nord Hazebrouck du 24 avril 2015 nous apprenons par Virginie
Dubois que le maire cite deux opposants au tribunal pour diffamation sur Facebook
: Hélène Macou, conseillère municipale d’opposition socialiste à Hazebrouck, et
une autre personne qui souhaite rester anonyme (nous savons juste qu’elle ne
fait pas partie du groupe d’opposition mais qu’elle est divers droite, et le
maire actuel, c’est quoi ?...MDR). Elles sont citées à comparaître devant
le tribunal correctionnel de Dunkerque, le 1er juin, pour diffamation sur
Facebook.
La prochaine fois, les élus vont-ils envisager de faire intervenir la
troupe ? Comme à Baltimore ???
La contamination
parmi le conseil municipal s’est faite en douceur d’autant plus qu’il y a deux
jeunes gens, étudiants en droit, au conseil municipal et à la Mairie et
deux élus déjà en procédure et dont l’un deux « procède » depuis des
années sans beaucoup de résultats apparents sauf celui de remplir les poches de
son avocat (les deux derniers maires en exercice ont dû toujours provisionner
de manière substantielle leur service juridique et les avocats de la ville sur
le même sujet : voir compte-rendu des CM) !
Attendons la
suite, la chicane ne fait que commencer…
Vais-je moi aussi me
faire poursuivre en justice si j'apporte mon soutien à ces deux
« opposantes » ? Si on ne peut plus s'exprimer librement et sans
contrainte où va la démocratie ? Accepter les critiques et les remarques,
qu'elles soient bonnes ou mauvaises est une preuve de maturité... Savoir
l'accepter est une condition sine qua none lorsque l'on veut faire de la
politique ! (voir commentaire de V. L. D. sur la page Facebook de La Voix du
Nord Hazebrouck)
Pour terminer, mon choix
est fait : je préfère nettement la revue de l’Orphéon 2015 et plus
particulièrement la scène où Adèle et Fido nous parlent de désherbage des pavés
de la Grand-Place en attendant que « mon Bernard » passe et
remarque Adèle en très grande forme, la croupe relevée et prête à bien des sacrifices !
Sacrifices, sacrifices ? Oui, enfin, bon…
Il y a tant d’herbes sur la Grand-Place qu’on
pourra y mettre bientôt des moutons ???
N’oublions pas que La
revue est un phénomène local qui existe depuis la nuit des temps, soit environ
le début du 20ème siècle. Il y en aurait même eu en 1861 et que l’on a pris
l’habitude de brocarder les élus et autres figures hazebrouckoises…et ça c’est
toujours passé dans la bonne humeur ! En 2016, la revue va-t-elle parler de ces
incidents ?
Un bon conseil si vous habitez Hazebrouck et que vous ne voulez pas vous
retrouver dans la situation des personnes poursuivies, une seule attitude (bien
sûr, si vous acceptez d’être un mouton de Panurge et que vous êtes un adepte du
« moi, je ne fais pas de politique ») :
Autrefois, nous
étions obligés d’avoir confiance en nos « gouvernants » faute
d’informations mais ce n’est plus le cas maintenant avec la démocratisation de
l’informatique et des télécommunications. La crise économique s’accompagne
d’une crise démocratique qui nous amène à nous poser des questions, à trouver
des réponses et à échanger.
En un mot, nous aboutissons à une demande citoyenne
de civisme, de civilité, de calme social et, de leur corollaire, la
transparence, comprise par certains élus qui jouent le jeu.
Des citoyens
créent des liens et des repères pour agir localement sur Internet. Des
militants produisent et agrègent l’information, la diffuse par
capillarité, montent des rendez-vous et des pétitions en ligne.
D’autres procèdent au suivi critique des activités de leurs représentants (mondeputé.fr) Des experts citoyens produisent leur
«fact-checking» et installent le contrôle citoyen des discours politiques (et
des conversations !). C’est ce que ce sont proposées de faire les deux
personnes convoquées devant le tribunal
de Dunkerque et qui sont, comme par hasard des femmes.
Ici, des députés
utilisent un espace en ligne (Parlement
et Citoyen) pour l’élaboration
de la loi en mode collaboratif avec les acteurs concernés. Ailleurs des
aménageurs urbanistes conçoivent des dispositifs numériques pour faire la ville
(Ufo). Partout les services publics essaiment des espaces
en ligne dédiés au débat. Les conseils municipaux s’équipent de
tablettes ou/et de smartphones reliés à des outils de «gestion de la relation
citoyen». Les associations de leur côté utilisent le mouvement «Open Data»
pour exiger l’ouverture des données publiques sociales et politiques
nécessaires aux débats.
Sans aucun
doute le mouvement de «l’internet citoyen» s’étend et se
professionnalise comme en témoignent les 1600 collectivités du réseau
AVI (Association des Villes Internet).
Les candidats,
aujourd’hui élus d’Hazebrouck, qui se sont escrimés depuis plus d’un an à
empêcher les citoyens de s’exprimer sur Facebook d’une manière grossière et
violente n’ont pas réussi. (des courriers en recommandé ont été envoyés à deux élus, Monsieur le Maire et le troisième adjoint pour leur signaler le danger que représentait la violence des posts d'un conseiller délégué à l'égard d'internautes : aucune réponse ni accusé de réception - la politesse, on ne connait pas- n'a été apporté ). Ils ont simplement contribué à agrandir la fracture
qui sépare les Hazebrouckois en deux camps.
Ceux qui veulent rester à
l’âge de pierre ne pourront pas empêcher les citoyens que nous sommes de
débattre et de poser des questions sur les sujets qui nous interpellent.
Terminée la politique du secret et du « tais-toi,
je pense et j’agis pour toi !!! »
Merci à ces deux personnes courageuses qui ont
osé braver les interdits en nous informant des réalités pour nous permettre de
devenir de meilleurs citoyens conscients de nos choix de vie !
Très drôle et bien écrit.
RépondreSupprimerMerci pour le courage et pourtant je ne pensais pas faire preuve de courage en publiant.
Depuis quand exprimer un avis est une preuve de courage ? C'est bien triste d'en être là.
Au plaisir
Merci pour vos appréciations ! Je pense réellement qu'exprimer un avis est courageux à partir du moment où il ne plait pas au "pouvoir" en place. C'est bien triste de voir que la majorité des gens préfère ne rien dire pour en tirer avantage.
RépondreSupprimerAu plaisir de se voir peut-être le 30 mai ?
Le 30 mai je suis à un anniversaire de mariage, vous aussi ? ;-)
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