samedi 2 mai 2015

« Les Plaideurs » de Jean Racine ou la revue 2015 de l’Orphéon ?

Vous ne connaissez peut-être pas Les plaideurs de Racine ou vous avez oublié mais vous connaissez tous la revue de l’Orphéon, revue bien de chez nous et qui a attiré près de 10 000 visiteurs cette année !
Petit rappel concernant Les Plaideurs : le thème de la pièce est celui d’un couple de jeunes amoureux contrariés, par quoi ? Je vous le donne en mille, par la lubie de leurs parents respectifs : Dandin et Chicaneau : le goût exagéré du recours à la justice, à la folie procédurière ! Ils auraient pu  naître à Hazebrouck !!!
On y parle aussi de querelles avec la comtesse de Pimbesche, d’huissiers, en un mot, une satire spirituelle des procédés juridiques.

Hazebrouck s’est de tout temps distinguée du point de vue de la justice. D’abord parce qu’il existe un magnifique palais de justice, 8 rue André Biebuyck.


Photo La Voix du Nord

Le 31 décembre 2010, le tribunal de grande instance (TGI) d'Hazebrouck a fermé ses portes et les dossiers sont désormais traités à Dunkerque.
 Puis, il y a eu cette histoire du juge Ceccaldi, de Marseille, muté à Hazebrouck, et ce titre du Canard enchaîné : « Un juge se fait hazebroucker. » — (Thierry Maricourt, ‎Didier Daeninckx, Daeninckx par Daeninckx, 2011)
 « hazebroucker », un nouveau verbe  qui signifie muter quelqu’un pour s’en débarrasser ou pour raison disciplinaire (à Hazebrouck ou ailleurs).
Il n’y a pas si longtemps, une nouvelle rubrique de DailyNord : « Dis papa… ça veut dire quoi se faire hazebroucker ? »
C’était donc un bon début qui a pris de l’ampleur avec l’arrivée de la nouvelle équipe municipale en 2014 dont 2 de ses élus, amateurs de chicanes et de procédures, ont intenté des procès contre la ville avant même leur élection !
Pour les Hazebrouckois, c’est assez inattendu et l’affaire a éclaté au grand jour lors d’un conseil municipal resté célèbre dans les annales de la ville !


Photo La Voix du Nord

Vous serez d’accord avec moi pour dire que nous étions prédisposés à la chicane et c’est ce qui est arrivé ces derniers temps.
Nous avons appris que Mardi 10 mars, les membres de l’association Showkorps Évolution fondée en 2011, ne pouvant pratiquement plus s’entraîner depuis que la mairie lui a interdit l’accès aux salles municipales, se sont invités en mairie d’Hazebrouck accompagnés d’une dizaine de parents pour interpeller la municipalité. « Cela faisait depuis plus de six mois que nous demandions un rendez-vous avec le maire. Personne n’a voulu nous recevoir. » L’association s’est vue délogée quelques minutes plus tard par les forces de l’ordre, prévenues immédiatement : « Nous venions juste discuter, il y avait des enfants avec nous qui ont été choqués par les policiers. Pour nous virer comme ça, c’est une preuve qu’ils ne veulent pas entendre parler de nous. »
Le samedi 5 avril, Ali Brahimi, conseiller municipal de l’opposition, nous informait sur sa page Facebook, qu’à la dernière assemblée générale de la maison du quartier des Tissages «le  ca2J » un huissier envoyé par la mairie est venu constater qu’une réunion citoyenne s’organisait, dans le but de dénoncer la convention qui lie la mairie avec le ca2J.



Enfin, dans La Voix du Nord Hazebrouck du 24 avril 2015 nous apprenons par Virginie Dubois que   le maire cite deux opposants au tribunal pour diffamation sur Facebook : Hélène Macou, conseillère municipale d’opposition socialiste à Hazebrouck, et une autre personne qui souhaite rester anonyme (nous savons juste qu’elle ne fait pas partie du groupe d’opposition mais qu’elle est divers droite, et le maire actuel, c’est quoi ?...MDR). Elles sont citées à comparaître devant le tribunal correctionnel de Dunkerque, le 1er juin, pour diffamation sur Facebook.
La prochaine fois, les élus vont-ils envisager de faire intervenir la troupe ? Comme à Baltimore ???
La contamination parmi le conseil municipal s’est faite en douceur d’autant plus qu’il y a deux jeunes gens, étudiants en droit, au conseil municipal et à la Mairie et deux élus déjà en procédure et dont l’un deux « procède » depuis des années sans beaucoup de résultats apparents sauf celui de remplir les poches de son avocat (les deux derniers maires en exercice ont dû toujours provisionner de manière substantielle leur service juridique et les avocats de la ville sur le même sujet : voir compte-rendu des CM) !
Attendons la suite, la chicane ne fait que commencer…


Vais-je moi aussi me faire poursuivre en justice si j'apporte mon soutien à ces deux « opposantes » ? Si on ne peut plus s'exprimer librement et sans contrainte où va la démocratie ? Accepter les critiques et les remarques, qu'elles soient bonnes ou mauvaises est une preuve de maturité... Savoir l'accepter est une condition sine qua none lorsque l'on veut faire de la politique ! (voir commentaire de V. L. D. sur la page Facebook de La Voix du Nord Hazebrouck)
Pour terminer, mon choix est fait : je préfère nettement la revue de l’Orphéon 2015 et plus particulièrement la scène où Adèle et Fido nous parlent de désherbage des pavés de la Grand-Place en attendant que « mon Bernard » passe et remarque Adèle en très grande forme, la croupe relevée  et prête à bien des sacrifices ! Sacrifices, sacrifices ? Oui, enfin, bon…


Il y a tant d’herbes sur la Grand-Place qu’on pourra y mettre bientôt des moutons ???

N’oublions pas que La revue est un phénomène local qui existe depuis la nuit des temps, soit environ le début du 20ème siècle. Il y en aurait même eu en 1861 et que l’on a pris l’habitude de brocarder les élus et autres figures hazebrouckoises…et ça c’est toujours passé dans la bonne humeur ! En 2016, la revue va-t-elle parler de ces incidents ?



Un bon conseil si vous habitez Hazebrouck et que vous ne voulez pas vous retrouver dans la situation des personnes poursuivies, une seule attitude (bien sûr, si vous acceptez d’être un mouton de Panurge et que vous êtes un adepte du « moi, je ne fais pas de politique ») :



Autrefois, nous étions obligés d’avoir confiance en nos « gouvernants » faute d’informations mais ce n’est plus le cas maintenant avec la démocratisation de l’informatique et des télécommunications. La crise économique s’accompagne d’une crise démocratique qui nous amène à nous poser des questions, à trouver des réponses et à échanger.
En un mot, nous aboutissons à une demande citoyenne de civisme, de civilité, de calme social et, de leur corollaire, la transparence, comprise par certains élus qui jouent le jeu.
Des citoyens créent des liens et des repères pour agir localement sur Internet. Des militants produisent et agrègent l’information, la diffuse par capillarité, montent des rendez-vous et des pétitions en ligne. D’autres procèdent au suivi critique des activités de leurs représentants (mondeputé.fr) Des experts citoyens produisent leur «fact-checking» et installent le contrôle citoyen des discours politiques (et des conversations !). C’est ce que ce sont proposées de faire les deux personnes convoquées  devant le tribunal de Dunkerque et qui sont, comme par hasard des femmes.
Ici, des députés utilisent un espace en ligne (Parlement et Citoyen) pour l’élaboration de la loi en mode collaboratif avec les acteurs concernés. Ailleurs des aménageurs urbanistes conçoivent des dispositifs numériques pour faire la ville (Ufo).  Partout les services publics essaiment des espaces en ligne dédiés au débat. Les conseils municipaux s’équipent de tablettes ou/et de smartphones reliés à des outils de «gestion de la relation citoyen». Les associations de leur côté utilisent le mouvement «Open Data» pour exiger l’ouverture des données publiques sociales et politiques nécessaires aux débats. 
Sans aucun doute le mouvement de «l’internet citoyen» s’étend et se professionnalise comme en témoignent les 1600 collectivités du réseau AVI (Association des Villes Internet).
Les candidats, aujourd’hui élus d’Hazebrouck, qui se sont escrimés depuis plus d’un an à empêcher les citoyens de s’exprimer sur Facebook d’une manière grossière et violente n’ont pas réussi. (des courriers en recommandé ont été envoyés à deux élus, Monsieur le Maire et le troisième adjoint pour leur signaler le danger que représentait la violence des posts d'un conseiller délégué à l'égard d'internautes : aucune réponse ni accusé de réception - la politesse, on ne connait pas- n'a été apporté ). Ils ont simplement contribué à agrandir la fracture qui sépare les Hazebrouckois en deux camps.
Ceux qui veulent rester à l’âge de pierre ne pourront pas empêcher les citoyens que nous sommes de débattre et de poser des questions sur les sujets qui nous interpellent.
Terminée la politique du secret et du « tais-toi, je pense et j’agis pour toi !!! »

 Merci à ces deux personnes courageuses qui ont osé braver les interdits en nous informant des réalités pour nous permettre de devenir de meilleurs citoyens conscients de nos choix de vie !


3 commentaires:

  1. Très drôle et bien écrit.
    Merci pour le courage et pourtant je ne pensais pas faire preuve de courage en publiant.
    Depuis quand exprimer un avis est une preuve de courage ? C'est bien triste d'en être là.
    Au plaisir

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  2. Merci pour vos appréciations ! Je pense réellement qu'exprimer un avis est courageux à partir du moment où il ne plait pas au "pouvoir" en place. C'est bien triste de voir que la majorité des gens préfère ne rien dire pour en tirer avantage.
    Au plaisir de se voir peut-être le 30 mai ?

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  3. Le 30 mai je suis à un anniversaire de mariage, vous aussi ? ;-)

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