Qu’y a-t-il de commun entre Népomucène Lemercier, Brigitte Bardot Gustave
Courbet, Maurice
Ravel, Marcel Aymé,
Françoise Fressoz,
Marie-Ève Malouines,
Annie Thébaud-Mony,
Jacques Tardi, David Bowie et Keith Richards ?
Ils ont tous refusé la
légion d’honneur !
Au total, près d'un million de personnes ont reçu la Légion d'honneur depuis
1804.Thomas Piketty n'est donc pas le premier à l’avoir refusée. Rare sont ceux
qui l'ont refusé après la parution de leur nom au Journal officiel. Au total,
21 refus en incluant l'économiste.
Pourquoi ce refus ?
Il faut remonter en 2011-2012 où Thomas Piketty a
joué le rôle de conseiller, dans la campagne victorieuse de François Hollande.
Mais ce n’était pas un conseiller parmi tant d’autres, c’était l’inspirateur, et la caution. La preuve que les quelques
hardiesses économiques du candidat n’étaient pas improvisées. Si l’équipe
entourant le futur président, et si le candidat lui-même promettaient d’agir
sur la relance en pleine période de crise, c’est qu’une répartition plus juste de l’argent public recueilli par l’impôt
allait créer un choc de confiance. À chaque question sur le déficit, ou sur
la faisabilité de telle ou telle mesure, François Hollande répondait par « la grande réforme fiscale », et cette
grande réforme fiscale, avec, entre autre, la fusion de la CSG et de l’Impôt
sur le revenu, était issue des travaux
de Thomas Piketty…
« Piketty »,
c’était le Sésame, un mélange de magie et de science… La réponse globale et la
réponse à tout.
Après les élections, la réponse globale s’est
transformée en une succession d’ajustements qui ne répondaient qu’aux exigences
de la droite et des organisations patronales, et le Sésame fut renvoyé à ses chères études, ses conférences, ses
critiques, puis son best-seller mondial « Capital au XXI°
siècle » !
La grande réforme fiscale fut vaguement évoquée
par Jean-Marc Ayrault en décembre 2013 avant d’être définitivement enterrée par la nomination de Manuel Valls au
printemps 2014.
Si bien que l’attribution de cette Légion d’honneur apparaît, au seuil de
2015, comme une brassée de fleurs et de
couronnes jetées sur la tombe d’une promesse, plutôt que l’aboutissement
d’une carrière au service de la Nation…
Piketty : « Je refuse
cette nomination, car je ne pense pas que ce soit le rôle d'un gouvernement de
décider qui est honorable » et « Ils
feraient bien de se consacrer à la relance de la croissance en France et en
Europe. »
En tous cas, dépit ou conviction profonde, le résultat est là : les
politiques n’ont pas toujours le dernier mot et il leur arrive de prendre un
camouflet !
Rafraichissant en ce début d’année !!!
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