EXCELLENT ARTICLE
A LIRE ET RELIRE ENCORE
Il a été rédigé par A. Herrera à l'occasion des Élections Municipales des 9 et 16 mars à Cuxac. (Un peu plus de 4 000 habitants) Donc aucun rapport avec Hazebrouck ? Peut-être…
Cela nous interpelle...C'est
nous qui soulignons certains passages.
1 - Quelle
que soit la couleur politique d’une municipalité élue, on constate, la plupart
du temps, dans une démocratie représentative, que l’élection passée, le groupe
choisi s’accapare le pouvoir au prétexte qu’il en aurait délégation par le
suffrage exprimé.
Ainsi
on aboutit,
-
au mieux, à ce que l’intérêt et les besoins communs de la population ne soient
l’émanation des conceptions d’un groupe représentatif d’une partie de cette
population, voire le plus souvent, celle des conceptions personnelles plus ou
moins éclairées de celui qui conduit la majorité, en l’occurrence, le Maire.
-
Au pire, à ce que ces mêmes intérêts et besoins communs, soient confondus avec
ceux propres, personnels ou idéologiques, de ce groupe ou de son représentant
suprême.
Dans
le premier cas, il arrive qu’il y ait corrélation entre les deux conceptions
mais le risque est grand, la réalité en témoigne, que ce pouvoir ne s’exerce
qu’au bénéfice de la majorité représentée par le groupe élu ou, ce qui est
fréquent, de manière autocratique par le Maire dans une confusion
mégalomaniaque dont la prétention de savoir ce qui est bon pour l’autre n’est
pas la moindre des dérives.
Dans
le deuxième, la magouille, le clientélisme et le paternalisme sont rapidement
adoptés comme méthodes de fonctionnement politique avec toutes ses conséquences
de sentiment d’injustice et de frustrations collectives.
Quel
que soit le cas, cette appropriation du pouvoir débouche sur un renforcement du
clivage de la population que la période électorale a exacerbé. La nécessaire
continuité de la gestion municipale s’en trouve gravement perturbée, souvent
interrompue. Les insatisfactions de la population, plus ou moins honnêtement ou
perfidement alimentées par les oppositions en place, ne tardent guère à se
manifester. Des conflits de pouvoir, se nourrissant tout autant de frustrations
narcissiques que de craintes d’un affaiblissement de l’autorité, apparaissent
rapidement.
2 –
Malgré toutes les incantations, promesses pré-électorales concernant les
transparences gestionnaires et financières, force est de constater qu’aucune municipalité ne fait vraiment
un gros effort d’information de sa population concernant la gestion et la
dépense des deniers publics. Bien
sûr, quelques feuilles passent dans des bulletins municipaux faisant apparaître
quelques chiffres dont le formalisme et le galimatias comptables permettent
toutes les opacités derrière lesquelles peuvent se masquer tous les abus ou
erreurs de gestion. Certes, la population est invitée à aller consulter, les
budgets annuels dont la lisibilité est interdite à tout profane n’ayant pas
passé quelques années dans un institut de comptabilité.
Pourtant l’information très détaillée des
modalités d’utilisation des deniers publics à la population et l’impact des
éventuelles dépenses ou économies sur les possibles variations de ses
participations fiscales devraient être l’un des soucis essentiels d’une bonne
gestion démocratique.
3 –
Rendre à la population d’un village la responsabilité et le choix de son
avenir, lui permettre de manifester son avis sur les orientations et les
projets proposées, l’autoriser à se les approprier, d’en être, le cas échéant,
à l’origine ou le concepteur, sont autant de situation à travers lesquelles elle
développera son sens social et sa citoyenneté.
Ce
n’est qu’en osant proposer une gestion municipale favorisant le développement
d’une prise en compte en commun des besoins et des intérêts de la cité que l’on
pourra, peut-être, modifier progressivement le rapport de chacun avec ses
représentants politiques, faire que l’habitant devienne citoyen et
celui-ci responsable.
La suite demain...
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