mardi 7 octobre 2014

Parlons de démocratie

EXCELLENT ARTICLE  A LIRE  ET  RELIRE  ENCORE

Il a été rédigé par A. Herrera à l'occasion des Élections Municipales des 9 et 16 mars à Cuxac. (Un peu plus de 4 000 habitants) Donc aucun rapport avec Hazebrouck ? Peut-être…
Cela nous interpelle...C'est nous qui soulignons certains passages.

1 - Quelle que soit la couleur politique d’une municipalité élue, on constate, la plupart du temps, dans une démocratie représentative, que l’élection passée, le groupe choisi s’accapare le pouvoir au prétexte qu’il en aurait délégation par le suffrage exprimé.

Ainsi on aboutit,
-         au mieux, à ce que l’intérêt et les besoins communs de la population ne soient l’émanation des conceptions d’un groupe représentatif d’une partie de cette population, voire le plus souvent, celle des conceptions personnelles plus ou moins éclairées de celui qui conduit la majorité, en l’occurrence, le Maire.
-         Au pire, à ce que ces mêmes intérêts et besoins communs, soient confondus avec ceux propres, personnels ou idéologiques, de ce groupe ou de son représentant suprême.
Dans le premier cas, il arrive qu’il y ait corrélation entre les deux conceptions mais le risque est grand, la réalité en témoigne, que ce pouvoir ne s’exerce qu’au bénéfice de la majorité représentée par le groupe élu ou, ce qui est fréquent, de manière autocratique par le Maire dans une confusion mégalomaniaque dont la prétention de savoir ce qui est bon pour l’autre n’est pas la moindre des dérives.
Dans le deuxième, la magouille, le clientélisme et le paternalisme sont rapidement adoptés comme méthodes de fonctionnement politique avec toutes ses conséquences de sentiment d’injustice et de frustrations collectives.

Quel que soit le cas, cette appropriation du pouvoir débouche sur un renforcement du clivage de la population que la période électorale a exacerbé. La nécessaire continuité de la gestion municipale s’en trouve gravement perturbée, souvent interrompue. Les insatisfactions de la population, plus ou moins honnêtement ou perfidement alimentées par les oppositions en place, ne tardent guère à se manifester. Des conflits de pouvoir, se nourrissant tout autant de frustrations narcissiques que de craintes d’un affaiblissement de l’autorité, apparaissent rapidement.
2 – Malgré toutes les incantations, promesses pré-électorales concernant les transparences gestionnaires et financières, force est de constater qu’aucune municipalité ne fait vraiment un gros effort d’information de sa population concernant la gestion et la dépense des deniers publics. Bien sûr, quelques feuilles passent dans des bulletins municipaux faisant apparaître quelques chiffres dont le formalisme et le galimatias comptables permettent toutes les opacités derrière lesquelles peuvent se masquer tous les abus ou erreurs de gestion. Certes, la population est invitée à aller consulter, les budgets annuels dont la lisibilité est interdite à tout profane n’ayant pas passé quelques années dans un institut de comptabilité.
Pourtant l’information très détaillée des modalités d’utilisation des deniers publics à la population et l’impact des éventuelles dépenses ou économies sur les possibles variations de ses participations fiscales devraient être l’un des soucis essentiels d’une bonne gestion démocratique.

3 – Rendre à la population d’un village la responsabilité et le choix de son avenir, lui permettre de manifester son avis sur les orientations et les projets proposées, l’autoriser à se les approprier, d’en être, le cas échéant, à l’origine ou le concepteur, sont autant de situation à travers lesquelles elle développera son sens social et sa citoyenneté.
Ce n’est qu’en osant proposer une gestion municipale favorisant le développement d’une prise en compte en commun des besoins et des intérêts de la cité que l’on pourra, peut-être, modifier progressivement le rapport de chacun avec ses représentants politiques, faire que l’habitant devienne citoyen et celui-ci responsable.

La suite demain...

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